Prise au bord de mer, par des jours de canicule, cette série photographique interroge le souvenir et la trace de ces moments d’abandon.

La photo fixe et suspend un temps : de joie, de vie partagée, de complicité.... Puis, elle devient, comme le remarque Roland Barthes, « ce qui à été ».

A ce que l’œil voit se surajoute un regard empreint de nostalgie, d’une douceur perdue face à ce qui n’est plus et ne sera jamais retrouvé.

Le soleil ici n’est plus douce chaleur, il écrase, accable et sature par sa lumière les corps, jusqu’à les dissoudre en êtres évanescents. Les personnages se meuvent en fragiles souvenirs presque évanouis.

Où sommes-nous en ce lieu imaginaire où les lignes s’estompent pour ne devenir que traces ?

L’intention volontaire et réfléchie de la surexposition provoque dans ces photographies de gracieux flous, des manques partiels et des blancs éclatants. Dans ces décors, les personnages peuvent apparaître comme des mirages dans un paysage vide et éblouissant. Par magie, notre œil termine les esquisses de corps dans ce qu’il reste à voir.

erasure